La bible est elle authentique? sur la transmission du nouveau testament
La critique textuelle de la bible est une discipline ayant plus de 3 siècles, elle vise à étudier les manuscrits existants de la bible, et tenter de reconstituer le texte original . les résultats de ces études textuelles restent dans leur majorité dans des cercles académiques et on fait en sorte que la masse des chrétiens ne soit pas au courant de ces résultats ,Hans Conzelmann, Professeur des Études du Nouveau Testament à Tottingen a admis que » la communauté chrétienne continue à exister parce que les conclusions de l’étude critique de la Bible sont en grande partie tenues à l’écart d’eux. »
Cet article présente les majeurs conclusions des spécialistes du nouveau testament à Savoir :
- Qu’il n’existe aucune tradition orale documentée de la transmission des évangiles .
- Qu’entre la date ou jésus a été élevé (30 ad) et le premier manuscrit de plus de deux pages(200ad) il y a plus de 170 ans .
- Nous ne disposons d’aucun original et nous n’avons que des copies de copies sans savoir qui a copié qui .
- Que la majorité des manuscrits dont on dispose datent du moyen âge et non pas des premiers siècles chrétiens .
- Que ces manuscrits divergent au point d’avoir plus de 200 mille différences estimées .
- Nous pouvons constater des altérations volontaires et involontaires dans les textes de ces manuscrits , certaines impactant directement les croyances chrétiennes .
Que savons nous de la transmission du nouveau testament
Le mythe des textes originaux
Le spécialiste du grec David Alan Black mentionne deux facteurs qui rendent nécessaire la critique textuelle du Nouveau Testament :
(1) les originaux ont disparu, et (2) il y a des différences dans les copies qui restent.[David Alan Black, “Textual Criticism of the New Testament” in Foundations for Biblical Interpretation]
Dans l’esprit du chrétien ordinaire, les textes du nouveau testament sont une rédaction unique à partir de « textes originaux » existant depuis les premiers siècles . Or , Ces « textes originaux » n’existent pas , Ce qui existe vraiment sont les transcriptions qui sont apparues entre le IVème et le Xème siècle . Et celles-ci sont des transcriptions de transcriptions, Bart D. Ehrman est professeur d’histoire des religions aux Etats-Unis, et auteur de nombreux ouvrages sur la littérature chrétienne, En 2005 il écrit un livre intitulé : « Misquoting Jesus : l’histoire derrière qui a changé la bible et pourquoi » :
» Non seulement nous n’avons pas les originaux, mais nous n’avons pas les premières copies des originaux, nous n’avons même pas les copies des copies des originaux , ni même les copies des copies des copies des originaux . ce que nous avons sont des copies faites plus tard- beaucoup plus tard. dans la plupart des cas , ce sont des copies rédigées nombreux siècles plus tard, et toutes ces copies sont différentes l’une de l’autre, dans de milliers d’endroits. comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies différent les unes des autres en tant d’endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences . il est peut être plus facile de dire : il existe plus de différence entre nos manuscrit qu’il y en a de mots dans le nouveau testament »
([Misquoting Jesus par Bart D. Ehrman page 10] ).
Deux siècles entre Jésus et le premier manuscrit Complet
Presque tous les livres apologétiques qui prêchent la bonne nouvelle de la l’authenticité du Nouveau Testament mentionnent que nous possédons plus de 5700 manuscrits grec du Nouveau Testament . mais omettent de dire que ,mis à part 4 petits fragments que je vais présenter dans la suite de l’article, les premiers vrai manuscrits datent de 200 AJ soit plus de 170 ans après l’élévation de Jésus, Joachim Kahl , diplômé en théologie de l’Université Phillips de Marburg, déclare :
L’ignorance de la plupart des chrétiens est en grande partie due au peu d’informations fournies par les théologiens et les historiens ecclésiastiques, qui connaissent deux façons de dissimuler les faits scandaleux de leurs livres. Soit ils déforment la réalité en son exact contraire, soit ils la dissimulent. »
JOACHIM KAHL, The Misery of Christianity, Harmondsworth, 1971.
Les spécialistes modernes ont conclu que les évangiles canoniques sont passés par quatre étapes dans leur formation :
- La première étape était orale, et comprenait divers récits sur Jésus, comme la guérison des malades ou le débat avec les opposants, ainsi que des paraboles et des enseignements.
- Au cours de la deuxième étape, les traditions orales ont commencé à être mises par écrit dans des recueils (recueils de miracles, recueils de paroles, etc.), tandis que les traditions orales continuaient à circuler.
- Au cours de la troisième étape, les premiers chrétiens ont commencé à combiner les recueils écrits et les traditions orales dans ce que l’on pourrait appeler des « proto-évangiles » - d’où la référence de Luc à l’existence de « nombreux » récits antérieurs sur Jésus.
- Dans la quatrième étape, les auteurs de nos quatre évangiles se sont inspirés de ces proto-évangiles, de ces recueils et des traditions orales qui circulaient encore pour produire les évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean
Dans son livre Die Religion des modernen Menschen (La Religion des Hommes Modernes), Le Docteur Robert Kehl (1914-2001) affirme :
» La plupart des partisans de la Bible ont le credo naïf que la Bible existait toujours sous la forme sous laquelle ils la lisent aujourd’hui. Ils croient que la Bible contenait toujours toutes les sections qui sont trouvées dans leur copie personnelle de la Bible.
Ils ne savent pas - et la plupart d’entre eux ne veulent pas savoir - que pendant environ 200 ans les premiers Chrétiens n’avaient aucune ‘Ecriture sainte’ sauf l’Ancien Testament et que même le canon de l’Ancien Testament n’avait certainement pas été établi dans les jours des premiers Chrétiens, que les versions écrites du Nouveau Testament ont seulement surgi tout à fait lentement, que pendant une longue période de temps personne n’a rêvé de considérer ces écrits du Nouveau Testament comme l’Ecriture Sainte, qu’avec le passage du temps la tradition est apparue de lire ces écritures aux congrégations, mais que même alors personne n’a rêvé de traitement d’elles comme des Écritures Saintes avec le même statut que l’Ancien Testament, que cette idée est d’abord arrivée aux gens quand les différentes factions dans le christianisme se battaient l’une contre l’autre et ils ont senti le besoin d’être capables de se conforter avec quelque chose d’imposé, que de cette faηon les gens ont seulement commencé à considérer ces écrits comme l’Ecriture Sainte environ en 200 ap. J.-C. »
Robert Kehl Die Religion des modernen Menschen (La Religion des Hommes Modernes)
Les fragments du deuxième siecle
Comme cité précédemment , ce n’est qu’à partir de l’an 200 qu’on commence à constater des manuscrits apportant une idée sur le texte , c’est le cas du fameux Papyrus 66, P 66 qui contient presque tout l’évangile de Jean ( mais pas l’histoire de l’adultère) .
Pour ce qui est d’avant l’an 200 voici les fragments dont nous disposons :
Les manuscrits du nouveau testament
Du Papyrus au parchemin
Les manuscrits grecs se répartissent en différentes catégories, selon leur support ou leur type d’écriture. Ils sont divisés en quatre classes : papyrus, onciaux, minuscules et lectionnaires.
Les Papyrus
Les manuscrits en papyrus, fabriqués à l’aide de moelle de roseau, organisés sous forme de rouleaux ; ainsi nommés en raison du matériau d’écriture utilisé, sont au nombre de 88 environ et sont généralement les manuscrits les plus anciens. Malheureusement, ils ont aussi tendance à être fragmentaires et parfois en mauvais état car le papyrus est très périssable.
Liste des Papyrus du nouveau testament
Les Onciaux
Les onciaux sont des manuscrits rédigés sur des parchemins, fabriqués à l’aide de peaux de veau ou de mouton, organisés sous forme de feuillets séparés. C’est vers le début du quatrième siècle de notre ère qu’il commença à prendre la place du papyrus dans la fabrication des meilleurs livres, et les ouvrages jugés dignes d’être conservés furent progressivement transférés du rouleau de papyrus au codex de parchemin.écrits dans un type d’écriture comparable à nos lettres capitales. Cette écriture est de forme carrée et constitue un moyen lent et laborieux de copier un document. Cette forme d’écriture a cependant prospéré jusqu’au neuvième siècle. Les manuscrits onciaux sont généralement écrits sur du vélin ou du parchemin. Il existe environ 274 de ces manuscrits.
Liste des Majuscules du nouveau testament
Les minuscules
Les minuscules sont des manuscrits écrits dans un style d’écriture cursif. Beaucoup plus rapide à copier, ce style d’écriture a fini par remplacer l’écriture onciale. Il existe environ 2 800 de ces manuscrits sur vélin ou parchemin, mais ce sont des manuscrits plus tardifs que les onciaux.
Liste des minuscules du nouveau testament
Les lectionnaires
Les lectionnaires sont un type particulier de manuscrits conçus pour la lecture publique des Écritures. Au nombre de plus de 2 200, les lectionnaires utilisent à la fois l’écriture onciale et l’écriture minuscule. Bien que les lectionnaires datent généralement du sixième au douzième siècle, ils sont généralement de bons manuscrits car ils ont été copiés pour un usage public dans les églises.
Liste des lectionnaires du nouveau testament
Les manuscrits du nouveau testament : des milliers de manuscrits , mais …
Nous pouvons dire aujourd’hui qu’il existe des milliers de manuscrits du nouveau testament , Bruce Mezeger a compté 5735 manuscrits du nouveau testament ( Metzeger The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration).
Certes, ce chiffre est grand et impressionnant, mais peut-il étayer l’affirmation de l’Église selon laquelle elle préserve encore sans équivoque la la véritable parole des auteurs du Nouveau Testament ? La réponse persistante faite par les apologistes est, comme nous le dit Michael W. Holmes, « trompeuse », parce que cette
« simple déclaration ne révèle pas la circonstance qu’approximativement quatre-vingt-cinq pour cent de ces manuscrits ont été copiés au onzième siècle ou plus tard, soit plus d’un millénaire après la rédaction du Nouveau Testament. Avec les quelque quinze pour cent de manuscrits qui datent du premier millénaire d’existence du texte. Plus on se rapproche dans le temps des origines du Nouveau Testament, plus les preuves manuscrites se font rares. En effet, pendant le premier siècle ou plus après sa composition, de la fin du premier siècle au début du deuxième millénaire, les manuscrits sont rares. la fin du premier siècle au début du troisième, nous avons très peu de preuves manuscrites documents du Nouveau Testament, et pour certains livres, l’écart s’étend à deux siècles ou plus. l’écart s’étend jusqu’à deux siècles ou plus. »
“Text and Transmission in the Second Century.” In The Reliability of the New Testament: Bart Ehrman and Daniel B. Wallace in Dialogue (ed. by Robert Stewart; Fortress, 2011) 61-79.
Les dates des manuscrits
Très peu de manuscrits des écrits du Nouveau Testament datent des trois premiers siècles de l’ère chrétienne. Pour cette raison, William L. Petersen a déterminé que :
Pour être tout à fait franc, nous ne savons pratiquement rien de la forme des évangiles « autographes » ; en fait, on peut même se demander si l’on peut parler d’une telle chose. Cela conduit à la conclusion inéluctable que le texte que l’on trouve aujourd’hui dans nos éditions critiques est en fait un texte qui ne date pas plus tôt qu’environ 180 ce, au plus tôt. Nos éditions critiques ne nous présentent pas le texte qui était en vigueur en 150, 120 ou 100 - et encore moins en 80 de notre ère.
See William. L. Petersen, “The Genesis of the Gospels,” in A. Denaux, ed. New Testament
Textual Criticism and Exegesis, BETL 161, Leuven: Peeters and University of Leuven Press, 2002, p.62
LA Divergence entre les manuscrits et la bible qu’on a aujourd’hui : une preuve d’altération de la bible
Les manuscrits divergent
Avec environ 6 000 manuscrits grecs de diverses parties du Nouveau Testament, on estime qu’il existe environ 200 000 variantes de lecture si l’on compte chaque variante chaque fois qu’elle se produit.
B. B. Warfield, professeur de théologie didactique et polémique au séminaire théologique de Princeton de 1887 à 1921, a dressé un tableau tout aussi sombre. Il notait que chaque copie de manuscrit
« a été faite laborieusement et de manière erronée à partir d’une copie précédente, perpétuant ses erreurs, anciennes et nouvelles, et introduisant des erreurs encore plus nouvelles de sa propre fabrication. Dans de telles circonstances, une longue lignée d’ancêtres se développe progressivement derrière chaque copie, et la race dégénère graduellement mais inévitablement, jusqu’à ce que, après un millier d’années environ, le nombre d’erreurs fixes devienne considérable.
« Benjamin Breckinridge Warfield, An Introduction to the Textual Criticism of the New
Testament (New York: Thomas Whittaker, 1889) 14.
De nombreux manuscrits, cependant, portent la trace de nombreuses corrections apportées par des scribes et des utilisateurs ultérieurs du manuscrit. Gordon Fee observe que :
« aucun des plus de 5340 MSS grecs du NT n’est exactement semblable. En fait, les relations les plus étroites entre deux MSS existants - même parmi la majorité - sont en moyenne de six à dix variantes par chapitre. Il est donc évident qu’aucun MS n’a échappé à la corruption ».
Gordon D. Fee, “Modern Textual Criticism and the Revival of the Textus Receptus” JETS 21:1 (March 1978): 23
Exemple de Manuscrits
Après le 4eme siècle, plusieurs codex écrits sur des peaux d’animaux furent trouvés, ces manuscrits contiennent en général la majorité du nouveau testament, mais présentent de claires divergences sur plusieurs points , commencons d’abord par citer les principaux :
- Codex Vaticanus : daterait du 4 eme siecle, contient l’ancien et le nouveau testemment
- Le Codex Sinaiticus : contient l’ancien testament et le nouveau testament
- Codex Alexandrinus : 5 eme siecle
- Le Codex Ephraemi :: 5 eme siecle
- Codex Bezae : 5th siecle
1. Codex Sinaiticus : découverte par Constantinus Tischendorf et dont la date est estimée au IVème siècle est considérée comme l’un des meilleurs manuscrits de la bible, Wikipedia le definit comme : » L’un des deux plus anciens manuscrits (avec le Codex Vaticanus) reprenant l’ensemble du canon biblique tel que nous le connaissons actuellement. Il représente donc une étape cruciale dans le développement de la chrétienté. »
Cependant Tischendorf qui l’a découvert en 1844 dans une bibliothèque du couvent de Sainte-Catherine dans le Sinae affirme y avoir trouvé plus de 16 mille corrections attribuées, en tout, à sept copieurs-traducteurs différents. Certains passages ont même été effacées trois fois pour être une quatrième fois remplacés par des textes complètement différents. ( Synopse, Huke Lutzmann)
2. Codex Bezai: Vème siecle, F.H.A Scrivener lui a compté 15 correcteurs , 9 dans la partie grecque et le reste ont changé la partie latine .(FHA Scrivener , Six Lectures on the text of the new Testament and the ancient MSS )
3. Codex Ephraimus : l’analyse a prouvé qu’elle fut altérée au moins deux fois : la première 251 changement , la deuxième 272 changement , par ailleurs il doit son titre « ephraimus » à une personne dénommée Ephraïm qui a effacé la majorité du texte assyrien écrivant dessus la traduction en grec.(FHA Scrivener , Six Lectures)
4 Codex Claromontanus VIème siècle , F.H.A Scrivener y a recelé plus de 2000 modifications critiques ( critical changes). (FHA Scrivener , Six Lectures )